L’atelier rendre public, s’intéresse au moment où un dessin devient un livre, un site internet, une installation, un dispositif dans l’espace… En somme, la dimension auctoriale et l’ensemble des décisions de notre pratique qui permettent d’adresser une production à autrui : publier (au sens de rendre public). Cet atelier propose aux étudiant·e·s d’explorer ce que pourrait être des situations de mises en espace d’une parole qu’il·elle souhaiterait transmettre, exposer et partager. Le lieu serait l’école ; le lectorat, celles et ceux qui la pratiquent.
Mado Lecroart
Je ne suis pas sortie de ma nuit d’Annie Ernaux (1997), fait le récit d’une femme qui voit sa mère sombrer dans la maladie d’Alzheimer. En mettant en espace un court passage du livre sur les murs d’un atelier, Mado se joue des volumes tout en nous mettant dans la situation de perdre le continuum du récit. Les mots s’effacent (blanc sur blanc), plusieurs fils s’entremêlent, pour finir par disparaitre.
Anne de Mauregard
Comment survivre après l’école d’art est un livre d’Olivier Bertrand, Clémence Fontaine, Chloé Horta, édité par Surfaces Utiles & l’ERG (2019). L’ouvrage propose, au travers d’une centaine d’aphorismes, d’aider les jeunes diplômé·e·s des écoles d’art à survivre dans le monde réel. Anne a choisi de déployer une trentaine de ces adages dans l’enceinte de l’école et ainsi de proposer leur lecture aux étudiant·e·s au gré de leurs déambulations. Un plan, comme point de départ, permet de les situer sur les 4 niveaux de l’école. Un édition (cachée) de l’ensemble est à découvrir en fin de parcours.
Elisa Dubosc
Mise en espace d’un extrait d’Autobiographie d’un poulpe (Vinciane Despret, 2021), texte fictionnel au ton scientifique, qui s’interroge sur le statut d’écriture des traces d’encres laissés par les poulpes sur des débris de poterie. Sous l’effet d’un ventilateur (hors champs), le texte ondule, comme bercé par les flots. La lecture, d’abord linéaire se fragmente pour emprunter plusieurs chemins, laissant le lecteur choisir son itinéraire. Le caractère Picnic rejoue l’effet de l’encre du céphalopode en suspension dans l’eau.
Ash Georges
Deux tulles translucides en arc de cercle se font face et sont le supports d’extraits du Complexe de la sorcière d’Isabelle Sorente (2021). Les morceaux choisis, sérigraphiés sur le textile, accompagne la déambulation “dans” le livre et mettent en exergue le propos de l’auteure qui, sous la forme d’un roman, propose un manifeste sur la condition des femmes au travers des formes d’oppressions comme l’inquisition ou la chasse au sorcières jusqu’à aujourd’hui.
