« La valorisation du savoir-faire traditionnel a correspondu avec une période d’expérimentation en matière de design, selon la conviction que les fonds de pratiques et de connaissances que recélaient les gestes de l’artisan représente une source de données à laquelle le design peut et doit puiser pour frayer de nouvelles voies en matière d’innovation. » (Stefano Micelli)
Mon projet de diplôme raconte ma rencontre avec Julie Menu, une jeune vitrailliste travaillant à l’atelier Ombre et Lumière, à 25 km de Reims. Elle m’explique tout ce qu’il y a à savoir sur le métier. Dans un premier temps, je l’observe dans son atelier, ses mains, ses outils. J’observe avec un œil nouveau ces techniques et je réfléchis à comment les emmener vers quelque chose de nouveau. Elle m’introduit la technique Tiffany, une technique datant du 19e siècle que je décide de déplacer pour assembler des morceaux de verre cylindriques issus de bouteilles de récupération. Contenants, vases, colonnes, parois, cette technique me permet de générer un alphabet de formes et de projeter le matériau verre sur des objets à différentes échelles.
Au fil des années, ces artisans expérimentateurs ont montré combien ils pouvaient contribuer à la filière du design grâce à des connaissances solides sur un matériau ou des techniques spécifiques. La collaboration intragénérationnelle entre designer et artisan, celle que j’ai pu initier avec Julie lors de ce projet de diplôme, est nécessaire à la floraison de nouvelles possibilités, animées par les mêmes envies de création et d’innovation. S’affirme la curiosité de pousser plus loin nos apprentissages respectifs, pour assurer l’évolution et donc l’enrichissement de cette mémoire artisanale au fil du temps. »
